The Hidden Dimension of Letting Go
La dimension cachée du lâcher-prise
Quand on écoute une belle musique, on se sent emporté.
On s’évade. On goûte à un monde de paix.
Mais dans la vie quotidienne, nous vivons dans un état
constant de tension.
Le stress nous colle à la peau.
Et nos relations – amoureuses, familiales – deviennent souvent un terrain de
conflit. L’amour, lui, s’étiole, car nous refusons de changer.
Aujourd’hui, j’ai vécu quelque chose de profondément simple,
mais qui m’a marqué.
Ma mère, 89 ans, têtue comme seule une mère peut l’être, m’a
écouté.
Elle marche complètement de travers. Alors, doucement, je lui dis :
“Si tu veux, je peux te regarder. Mais il faut que tu
t’allonges au sol.”
À ma grande surprise, elle accepte.
Après le déjeuner, je l’aide à s’allonger – un effort énorme pour elle. Et là,
je vois une femme stressée, figée.
C’est mon métier et, je crois, mon caractère : prendre soin
des autres. Alors, avec ma voix la plus douce, je lui dis de fermer les yeux.
Elle répond :
“Je n’y arrive pas.”
C’est fou comme le stress peut être ancré, même à 89 ans.
Mais petit à petit, j’arrive à la calmer. Je la réajuste physiquement – son
bassin était complètement désaligné – et je vois son corps se détendre.
Et j’ai ressenti du bonheur.
Mais voilà : avec qui partager ce bonheur ?
Instinctivement, j’ai pensé à Isabelle. Mauvaise idée.
On a échangé. Ça a dégénéré. Je l’ai bloquée.
En réfléchissant, je me rends compte que l’exemple de ma
mère et celui de Patricia racontent la même chose.
Avec ma mère, j’ai réussi. Pourquoi ? Parce qu’il y avait de
la compassion.
Avec Isabelle, j’ai échoué. Pourquoi ?
Parce qu’elle est restée enfermée dans son passé, dans sa
douleur, dans ses schémas. Et moi aussi, j’ai mes torts. Je ne suis pas parfait.
Isabelle m’a déjà dit que j’avais un “talent” pour aider les
autres. Mais ce n’est pas du talent.
C’est de l’amour.
Comment faire comprendre au monde que nous sommes
prisonniers de nos douleurs ?
Que nous revivons sans cesse les blessures du passé,
incapables de lâcher prise ?
Et puis, il y a cette réflexion qui me hante :
Ma mère, adoptée, a grandi dans la dureté, sans trop de douceur, mais elle n’a
jamais été malade.
Mon ex femme, marquée par des parents durs, n’a pas de souffrance physique.
Moi, j’ai été paralysé à 12 ans. J’ai porté mes blessures
dans mon corps.
Alors, faut-il être dur, “méchant”, pour rester en bonne
santé ?
C’est triste, mais parfois j’ai l’impression que c’est ainsi que certains
survivent.
Mais je refuse d’y croire totalement.
Parce que je pense qu’il existe une autre voie : celle de la conscience, du
pardon, et de l’amour.
Et vous ?
Êtes-vous prêt à lâcher votre passé pour créer un nouveau futur ?
When we listen to beautiful music, we are carried away.
We drift into a world of peace.
But in daily life, we live in a constant state of tension.
Stress clings to us.
And our relationships — between men and women, family members, partners — often turn into battlefields. Love fades because we refuse to change.
Today, I experienced something very simple, yet deeply meaningful.
My mother, 89 years old, as stubborn as only a mother can be, actually listened to me.
She walks completely misaligned. So I gently told her:
“If you want, I can help you. But you’ll need to lie down on the floor.”
To my surprise, she agreed.
After lunch, I helped her lie down — which was not easy for her. And there I saw a woman tense, rigid, uneasy.
It’s in my nature, and my work, to take care of others. So with my softest voice, I told her to close her eyes.
She replied:
“I can’t.”
It’s incredible how deeply stress can take root, even at 89.
But slowly, I managed to calm her. I adjusted her body — her pelvis was completely out of alignment — and watched her begin to relax.
And I felt a deep sense of joy.
But then came the question: who can I share this joy with?
Instinctively, I thought of Isabelle. Wrong move.
We exchanged a few words. It turned into tension. I blocked her.
Reflecting on it, I realized that my mother and Isabelle reflect the same truth.
With my mother, I succeeded. Why? Because there was compassion.
With Isabelle, I failed. Why? Because she remains trapped in her past, in her pain, in her patterns. And yes, I have my own faults. I’m far from perfect.
Isabelle once told me I had a “talent” for helping others. But it’s not talent.
It’s love.
How do we make people understand that we are all prisoners of our pain?
That we endlessly relive the wounds of the past, unable to let go?
And then there’s this thought that haunts me:
My mother, adopted and raised with little softness, never got sick.
My ex-wife, marked by harsh parents, carries no physical suffering.
But me? I was paralyzed at 12. I carried my wounds in my body.
So, do we have to be hard, even “mean,” to stay healthy?
It’s a sad thought, but sometimes it feels like that’s how some people survive.
And yet, I don’t fully believe it.
Because I think there’s another way: a path of awareness, forgiveness, and love.
And you?
Are you ready to release your past and create a new future?
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